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Generali fixe ses ambitions pour 2027 et compte choyer ses actionnaires

Le numéro un de l'assurance en Italie, Generali, a promis de choyer ses actionnaires dans le cadre d'un nouveau plan stratégique très ambitieux présenté jeudi aux marchés par son directeur général Philippe Donnet, candidat à un quatrième mandat.

Le groupe s'est engagé à reverser plus de 8,5 milliards d'euros à ses actionnaires sur la période 2025-2027, sous forme de dividendes et rachats d'actions, un objectif nettement supérieur au précédent plan.

"Generali est aujourd'hui plus fort que jamais", a assuré M. Donnet devant des journalistes. "L'objectif de ce nouveau plan est de mettre en oeuvre une vision claire afin de créer encore plus de valeur pour tous les actionnaires".

Ce nouveau plan stratégique 2025-2027 vise "plus de 7 milliards d'euros" de dividendes cumulés et un rachat d'actions d'au moins 1,5 milliard d'euros.

Le montant des dividendes cumulés représente une hausse de 30% par rapport aux 5,5 milliards d'euros versés sur la période 2022-2024. Un premier rachat d'actions de 500 millions d'euros sera lancé dès cette année.

- Bénéfices en hausse -

Le bénéfice par action devrait s'accroître de 8 à 10% par an d'ici 2027, soit à un rythme supérieur au plan précédent qui avait prévu de 6 à 8% par an.

Malgré l'impact croissant des catastrophes naturelles, Generali a affiché un bénéfice net ajusté de 2,9 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de 2024, dépassant les attentes des analystes.

L'accueil par les marchés de ce plan stratégique est crucial pour M. Donnet, candidat à sa réélection alors que son mandat actuel, le troisième depuis son arrivée en 2016, s'achève en avril.

A la Bourse de Milan, le titre gagnait 1,13% à 30,41 euros à la clôture, dans un marché en hausse de 0,16%.

Le plan a été approuvé mercredi soir par le conseil d'administration de Generali, mais la reconduction de M. Donnet pourrait être contestée par un pacte d'actionnaires qui dispose de près de 17% du capital.

"Nous présentons un plan très convaincant à tous les actionnaires et nous sommes très confiants quant à la suite des événements. Nous sommes parfaitement préparés", a fait valoir M. Donnet, interrogé sur ses chances d'être réélu.

Le magnat de la construction Francesco Gaetano Caltagirone, actionnaire de Generali à hauteur de 6,92%, et Delfin, la holding de Leonardo Del Vecchio, défunt fondateur de l'empire Luxottica (9,93%), avaient tenté en vain de le renverser en mai 2022 en proposant un candidat de leur choix.

Le premier actionnaire de Generali Mediobanca (13,1%) soutient M. Donnet, mais la banque d'affaires est la cible d'une offre de rachat de sa rivale Monte dei Paschi di Siena.

A l'instar de Delfin, M. Caltagirone avait estimé que M. Donnet devrait se montrer plus agressif en matière d'acquisitions.

- Alliance avec Natixis -

Sous l'égide de M. Donnet, Generali a racheté en juin 2023 l'assureur espagnol Liberty Seguros pour 2,3 milliards d'euros, soit sa plus grosse acquisition depuis dix ans.

Le trésor de guerre de Generali pour d'éventuelles acquisitions s'élève à 1,5 milliard d'euros d'ici 2027. "Nous maintiendrons notre forte discipline financière à cet égard", a relevé M. Donnet.

Generali et le gestionnaire d'actifs français Natixis Investment Managers ont signé la semaine dernière un protocole d'accord pour créer un champion européen de la gestion d'actifs qui pèsera près de 1.900 milliards d'euros.

Cet accord est cependant vu d'un mauvais oeil par M. Caltagirone et Delfin, qui redoutent une perte de contrôle de Generali sur l'épargne nationale en cas de fusion avec des actifs français.

Philippe Donnet a eu beau affirmer que "cette histoire d'envoyer l'argent des Italiens en France est un canular", la méfiance règne, y compris au sein du gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni.

Le conseil d'administration sortant de Generali a décidé de ne pas présenter de liste en vue du renouvellement de son mandat prévu lors de l'assemblée générale des actionnaires en mai.

Une vaste réforme des marchés des capitaux adoptée par le gouvernement Meloni en février 2024 a introduit une mesure controversée qui limite le recours à des listes des conseils d'administration sortants.

bh/LyS


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